
La transition de la télévision vers le numérique est en cours avec une norme - la TNT -, un premier déploiement réussi, un calendrier, une loi, trois fois plus de programmes gratuits, des adaptateurs pour les anciens récepteurs et une génération excitante de nouveaux récepteurs à écrans plats.
La radio numérique est, quant à elle, dans l'impasse depuis des décennies. Pourquoi ? A l'inverse de la télévision, il n'y a pas de norme unique, pas de déploiement, pas de calendrier, pas de loi, pas de perspective de nouveaux programmes, 150 millions de récepteurs analogiques à jeter et des nouveaux postes radios numériques aussi nuls que les précédents.
Comment en sortir ? La solution est dans notre poche : c'est le téléphone mobile. De la même manière que certains mobiles ont une puce pour capter la FM, les téléphones mobiles dès la fin de cette année s'équiperont d'une puce DVB-H, la norme de diffusion numérique à destination des mobiles. Tous les dix-huit mois, l'essentiel du parc est renouvelé. Pour tous, dans deux ans, le mobile permettra de recevoir en diffusion tout aussi bien la télévision que la radio.
Ainsi la radio sortirait de son impasse et serait dans son rôle de média individuel et de la mobilité. Mieux encore, les puces DVB-H, dont les prix sont réduits par les commandes du parc téléphonique, intégreront tous les appareils susceptibles de restituer le son : baladeurs, chaînes hi-fi, radioréveils, autoradios ...
Le Sénat et le gouvernement ont bien compris cet enjeu clef en intégrant dans la loi actuellement en discussion sur la télévision du futur – la télé est toujours la chouchou des élus – un amendement garantissant l'accès des actuelles radios, quelles qu'elles soient, aux bandes de fréquences destinées à la réception mobile.
Futur parfait pour la radio du futur ? Eh bien non ! Car la majorité à l'Assemblée nationale a supprimé en Commission cet amendement ! Pourquoi ? Oh, ce n'est pas compliqué à décrypter : la plupart des radios appartiennent à des groupes engagés dans la TNT et c'est là que la bataille fait rage, par conséquent la radio n'est plus pour eux la priorité ; par ailleurs le syndicat publicitaire des radios locales, quant à lui, s'interpose dès qu'une loi accroît l'égalité de réception afin de préserver ses intérêts en place : ces puissances régionales aux actionnariats croisés, et toutes liées à la même régie publicitaire nationale, furent les premiers opposants à la réforme du plan de fréquences FM destinée à rajouter des radios partout. La réforme a finalement été votée malgré eux.
Les luttes d'influence, le poids des opérateurs de télévision et de téléphonie mobile appartenant parfois aux mêmes groupes, le trouble jeté par des radios régionales soucieuses de leurs monopoles publicitaires qui risqueraient d'être écornés par de nouvelles radios à écouter et patatras !
Qui perd à ce jeu de dupes ? Les auditrices et les auditeurs. La radio est écoutée près de 3 heures chaque jour par 42 millions de Français, 82 % de la population de plus de 13 ans. Et on les comprend : la radio est le média gratuit le plus divers et le plus ouvert : un millier de programmes ! Et on empêcherait cette diversité d'avoir accès au téléphone mobile possédé aujourd'hui par 49 millions de Français ! On préfère peut-être leur vendre des postes de radio numériques à 50 euros ? Pour remplacer le parc analogique de radios, il faudra juste que ces braves gens investissent 7.5 milliards d'euros. Je laisse les élus - à qui ils devront cette dépense - aller leur expliquer ...
C'est aussi la radio en tant qu'industrie qui est ainsi mise en danger. La radio emploie en France dix mille personnes. La radio française souffre de l'arrivée de la publicité pour la grande distribution à la télévision – un tiers des recettes de certaines stations -, de la concurrence d'Internet et d'une couverture incomplète du territoire. Est-ce le moment de lui fermer la porte de son avenir ?
Certes, la radio sera entendue demain et après-demain sur toutes sortes de récepteurs grâce à l'Internet sans fil –les Wi-Fi et WiMAX mobile -, certes il y aura probablement des fréquences de radio numérique à la norme T-DMB. Mais ces solutions sont encore dans l'incertitude et d'abord réservées aux zones les mieux desservies ainsi qu'aux publics avertis et aisés. Nous ne parlons pas ici de radio censitaire mais de radio populaire !
J'en appelle aux parlementaires et au gouvernement : confirmer cet amendement, intégré au texte par le Sénat, qui garantit à la radio d'être reçue par les téléphones mobiles. Cette disposition simple conjugue modernité et intérêt général. Qui la défendra ? C'est toujours bon à savoir à moins de 80 jours de l'élection présidentielle !
La radio numérique est, quant à elle, dans l'impasse depuis des décennies. Pourquoi ? A l'inverse de la télévision, il n'y a pas de norme unique, pas de déploiement, pas de calendrier, pas de loi, pas de perspective de nouveaux programmes, 150 millions de récepteurs analogiques à jeter et des nouveaux postes radios numériques aussi nuls que les précédents.
Comment en sortir ? La solution est dans notre poche : c'est le téléphone mobile. De la même manière que certains mobiles ont une puce pour capter la FM, les téléphones mobiles dès la fin de cette année s'équiperont d'une puce DVB-H, la norme de diffusion numérique à destination des mobiles. Tous les dix-huit mois, l'essentiel du parc est renouvelé. Pour tous, dans deux ans, le mobile permettra de recevoir en diffusion tout aussi bien la télévision que la radio.
Ainsi la radio sortirait de son impasse et serait dans son rôle de média individuel et de la mobilité. Mieux encore, les puces DVB-H, dont les prix sont réduits par les commandes du parc téléphonique, intégreront tous les appareils susceptibles de restituer le son : baladeurs, chaînes hi-fi, radioréveils, autoradios ...
Le Sénat et le gouvernement ont bien compris cet enjeu clef en intégrant dans la loi actuellement en discussion sur la télévision du futur – la télé est toujours la chouchou des élus – un amendement garantissant l'accès des actuelles radios, quelles qu'elles soient, aux bandes de fréquences destinées à la réception mobile.
Futur parfait pour la radio du futur ? Eh bien non ! Car la majorité à l'Assemblée nationale a supprimé en Commission cet amendement ! Pourquoi ? Oh, ce n'est pas compliqué à décrypter : la plupart des radios appartiennent à des groupes engagés dans la TNT et c'est là que la bataille fait rage, par conséquent la radio n'est plus pour eux la priorité ; par ailleurs le syndicat publicitaire des radios locales, quant à lui, s'interpose dès qu'une loi accroît l'égalité de réception afin de préserver ses intérêts en place : ces puissances régionales aux actionnariats croisés, et toutes liées à la même régie publicitaire nationale, furent les premiers opposants à la réforme du plan de fréquences FM destinée à rajouter des radios partout. La réforme a finalement été votée malgré eux.
Les luttes d'influence, le poids des opérateurs de télévision et de téléphonie mobile appartenant parfois aux mêmes groupes, le trouble jeté par des radios régionales soucieuses de leurs monopoles publicitaires qui risqueraient d'être écornés par de nouvelles radios à écouter et patatras !
Qui perd à ce jeu de dupes ? Les auditrices et les auditeurs. La radio est écoutée près de 3 heures chaque jour par 42 millions de Français, 82 % de la population de plus de 13 ans. Et on les comprend : la radio est le média gratuit le plus divers et le plus ouvert : un millier de programmes ! Et on empêcherait cette diversité d'avoir accès au téléphone mobile possédé aujourd'hui par 49 millions de Français ! On préfère peut-être leur vendre des postes de radio numériques à 50 euros ? Pour remplacer le parc analogique de radios, il faudra juste que ces braves gens investissent 7.5 milliards d'euros. Je laisse les élus - à qui ils devront cette dépense - aller leur expliquer ...
C'est aussi la radio en tant qu'industrie qui est ainsi mise en danger. La radio emploie en France dix mille personnes. La radio française souffre de l'arrivée de la publicité pour la grande distribution à la télévision – un tiers des recettes de certaines stations -, de la concurrence d'Internet et d'une couverture incomplète du territoire. Est-ce le moment de lui fermer la porte de son avenir ?
Certes, la radio sera entendue demain et après-demain sur toutes sortes de récepteurs grâce à l'Internet sans fil –les Wi-Fi et WiMAX mobile -, certes il y aura probablement des fréquences de radio numérique à la norme T-DMB. Mais ces solutions sont encore dans l'incertitude et d'abord réservées aux zones les mieux desservies ainsi qu'aux publics avertis et aisés. Nous ne parlons pas ici de radio censitaire mais de radio populaire !
J'en appelle aux parlementaires et au gouvernement : confirmer cet amendement, intégré au texte par le Sénat, qui garantit à la radio d'être reçue par les téléphones mobiles. Cette disposition simple conjugue modernité et intérêt général. Qui la défendra ? C'est toujours bon à savoir à moins de 80 jours de l'élection présidentielle !
Pierre Bellanger - 28-01-07