
Un téléphone déconnecté ne vaut rien, branché sur le réseau sa valeur est incalculable. Cet effet de réseau est exprimé par la loi de Metcalfe qui pose que la valeur potentielle d'un réseau est égale au carré du nombre d'ordinateurs connectés. Un réseau de 10 ordinateurs vaut 10², soit 100 ; rajoutons un onzième PC et la valeur du réseau passe à 11² soit 121. Un gain de valeur de 21 % par l'ajout d'un seul ordinateur ! Imaginez maintenant un réseau d'un milliard d'ordinateurs et des centaines de milliers de nouvelles machines connectés chaque jour... Imaginez Internet.
Transposons cet effet aux individus. L'émancipation, le potentiel, la liberté d'un individu sont proportionnels au nombre de personnes auquel il est connecté. Le réseau est le premier levier, le premier multiplicateur de nos relations, de nos idées, de nos efforts ... C'est chacun à la puissance « n ».
Transposons cet effet de réseau à la société. Le XXème siècle a été l'âge des foules. Le XXIème est l'âge des réseaux et, a contrario de la foule abétissante, le réseau démultiplie le produit des intelligences concertées. Le philosophe Pierre Lévy appelle cela l'intelligence collective. Le mille-pattes de la foule est devenu le mille-têtes du réseau.
L'intelligence collective émergeant des réseaux est une ressource unique, accessible au grand nombre et presque gratuite. Elle a pour équivalent au siècle passé le pétrole. Une énergie généreuse et soudaine qui a changé le monde. L'intelligence collective aura au cours de ce siècle un impact supérieur.
Il n'y a pas de Google, d'eBay, de Wikipédia, de YouTube, de Skyblog sans intelligence collective. Qui subsistera demain sans avoir intégré l'intelligence collective ? La mondialisation est une mise en jambes par rapport aux effets du réseautage planétaire.
Cette révolution fait de l'accès aux réseaux est un enjeu politique majeur, et donc un enjeu de la prochaine présidentielle. Pour ce réseautage national et européen l'État doit faciliter les initiatives privées et s'engager globalement pour l'égalité d'accès aux réseaux.
La connexion équivaut à l'alphabétisation. Un seul analphabète appauvrit la collectivité du potentiel d'un être humain. Priver de connexion des populations entières, c'est mutiler notre intelligence collective, c'est réduire nos chances.
Pourquoi existe-t-il encore des industriels européens de la téléphonie mobile alors que l'informatique grand public a été balayée ? Parce que, outre leurs qualités, il leur a été donné de grandir dans un environnement réglementaire et normatif en avance sur les autres nations. L'avance est cruciale. A ce niveau, l'argent n'est pas un problème, seul le temps et les personnes comptent. Le rattrapage, la situation moyenne n'ont pas de sens, il ne s'agit même pas d'être premier, il faut définir la suite. Nous devons donner à nos initiatives cet atout de croître dans un environnement électronique qui anticipant le futur.
Quel est ce futur ? L'immersion des êtres et des objets dans une sphère de connectivité permanente hertzienne et filaire faisant de chacun et de chaque chose un maillon du réseau en relation communiquant avec tous les autres. Tel est notre horizon.
C'est maintenant que s'imaginent et se fondent les modèles et les entités qui domineront ce monde. C'est maintenant qu'il faut donner à la nouvelle génération, aux écoles, aux universités, aux hôpitaux, aux entreprises, aux talents, aux associations, aux solidarités et à toutes les bonnes volontés, la connexion au réseau et cette dynamique collaborative au débit maximal.
Ce défi techno-social est-il facile ? Non : l'exemple du spectre hertzien FM, géré depuis des décennies comme une épicerie soviétique, -les auditeurs de Skyrock en souffrent toujours malgré quelques progrès récents- préfigure les résistances potentielles qui conjugueront, comme souvent, indolence administrative et intérêts en place.
C'est pourquoi seule la volonté politique présidentielle peut engager la réforme de l'équité de l'accès aux réseaux et initier une puissante réticulation de masse. Les inégalités actuelles ne sont pas une fatalité.
L'enjeu est aussi social et culturel. La dépendance des médias traditionnels est contrebalancée par la liberté d'expression du Net ; la discrimination n'a plus de sens sur le réseau où une génération communique et échange directement grâce à plus de six millions de skyblogs. Pendant, les années 80, on se disait « branché » ; en ce début de siècle, chacun est une prise de courant. Chaque internaute peut créer, publier et participer sur le réseau. La conversation électronique entre tous devient d'ailleurs, pour une part de plus en plus importante de nos citoyens, le lieu de formation de l'opinion. Oui, l'enjeu est aussi civique.
D'ores et déjà, plusieurs initiatives vont dans le bon sens, les pouvoirs publics et certains élus ont exprimé cette urgence. Il faut maintenant unifier ces efforts dans le projet présidentiel. Qui sera la candidate ou le candidat qui mettra la France à la puissance « n » ?
Transposons cet effet aux individus. L'émancipation, le potentiel, la liberté d'un individu sont proportionnels au nombre de personnes auquel il est connecté. Le réseau est le premier levier, le premier multiplicateur de nos relations, de nos idées, de nos efforts ... C'est chacun à la puissance « n ».
Transposons cet effet de réseau à la société. Le XXème siècle a été l'âge des foules. Le XXIème est l'âge des réseaux et, a contrario de la foule abétissante, le réseau démultiplie le produit des intelligences concertées. Le philosophe Pierre Lévy appelle cela l'intelligence collective. Le mille-pattes de la foule est devenu le mille-têtes du réseau.
L'intelligence collective émergeant des réseaux est une ressource unique, accessible au grand nombre et presque gratuite. Elle a pour équivalent au siècle passé le pétrole. Une énergie généreuse et soudaine qui a changé le monde. L'intelligence collective aura au cours de ce siècle un impact supérieur.
Il n'y a pas de Google, d'eBay, de Wikipédia, de YouTube, de Skyblog sans intelligence collective. Qui subsistera demain sans avoir intégré l'intelligence collective ? La mondialisation est une mise en jambes par rapport aux effets du réseautage planétaire.
Cette révolution fait de l'accès aux réseaux est un enjeu politique majeur, et donc un enjeu de la prochaine présidentielle. Pour ce réseautage national et européen l'État doit faciliter les initiatives privées et s'engager globalement pour l'égalité d'accès aux réseaux.
La connexion équivaut à l'alphabétisation. Un seul analphabète appauvrit la collectivité du potentiel d'un être humain. Priver de connexion des populations entières, c'est mutiler notre intelligence collective, c'est réduire nos chances.
Pourquoi existe-t-il encore des industriels européens de la téléphonie mobile alors que l'informatique grand public a été balayée ? Parce que, outre leurs qualités, il leur a été donné de grandir dans un environnement réglementaire et normatif en avance sur les autres nations. L'avance est cruciale. A ce niveau, l'argent n'est pas un problème, seul le temps et les personnes comptent. Le rattrapage, la situation moyenne n'ont pas de sens, il ne s'agit même pas d'être premier, il faut définir la suite. Nous devons donner à nos initiatives cet atout de croître dans un environnement électronique qui anticipant le futur.
Quel est ce futur ? L'immersion des êtres et des objets dans une sphère de connectivité permanente hertzienne et filaire faisant de chacun et de chaque chose un maillon du réseau en relation communiquant avec tous les autres. Tel est notre horizon.
C'est maintenant que s'imaginent et se fondent les modèles et les entités qui domineront ce monde. C'est maintenant qu'il faut donner à la nouvelle génération, aux écoles, aux universités, aux hôpitaux, aux entreprises, aux talents, aux associations, aux solidarités et à toutes les bonnes volontés, la connexion au réseau et cette dynamique collaborative au débit maximal.
Ce défi techno-social est-il facile ? Non : l'exemple du spectre hertzien FM, géré depuis des décennies comme une épicerie soviétique, -les auditeurs de Skyrock en souffrent toujours malgré quelques progrès récents- préfigure les résistances potentielles qui conjugueront, comme souvent, indolence administrative et intérêts en place.
C'est pourquoi seule la volonté politique présidentielle peut engager la réforme de l'équité de l'accès aux réseaux et initier une puissante réticulation de masse. Les inégalités actuelles ne sont pas une fatalité.
L'enjeu est aussi social et culturel. La dépendance des médias traditionnels est contrebalancée par la liberté d'expression du Net ; la discrimination n'a plus de sens sur le réseau où une génération communique et échange directement grâce à plus de six millions de skyblogs. Pendant, les années 80, on se disait « branché » ; en ce début de siècle, chacun est une prise de courant. Chaque internaute peut créer, publier et participer sur le réseau. La conversation électronique entre tous devient d'ailleurs, pour une part de plus en plus importante de nos citoyens, le lieu de formation de l'opinion. Oui, l'enjeu est aussi civique.
D'ores et déjà, plusieurs initiatives vont dans le bon sens, les pouvoirs publics et certains élus ont exprimé cette urgence. Il faut maintenant unifier ces efforts dans le projet présidentiel. Qui sera la candidate ou le candidat qui mettra la France à la puissance « n » ?
Pierre Bellanger, 14-12-2006